HISTORIQUE DU TAROT

27/03/2012 21:34

 

HISTORIQUE DU JEU DE TAROT 

Les Origines :


     L’Italie aurait emprunté à l’Asie l’idée d’utiliser en vue du jeu des séries d’images préexistantes. En 1393, le chroniqueur Morelli qui déconseillait aux enfants l’usage des dés leur recommandait celui de cartes appelées Naïbis.

Au nombre de 50 dans la série dite de “Mantegna”, elles forment une sorte de tableau encyclopédique divisé en 5 séries représentant les professions, les vertus, les arts, les sciences et le système céleste. On ne peut douter du caractère éducatif que présentaient ces cartes. Beaucoup de ces figures sont passées dans le véritable Tarot.

Le jeu de Tarots semble être le Père de presque de tous les autres jeux. Quand les jeux ordinaires sans série d’Atouts ont-ils été inventés ? Une constatation s’impose : les figures de ces jeux (Roi, Cavalier, Valet) se trouvent déjà dans le Tarot comme dans les images de “Mantegna” et les enseignes (Bâtons, Epées, Coupes et Deniers) sont les mêmes dans les deux cas.

C’est du XVIIème siècle que datent les premiers Tarots Français connus. Il s’agit de cartes éditées à Paris, les unes par un fabricant dont le nom a été gratté, les autres par Jacques VIEVIL qui exerça entre 1643 et 1664. Elles appartiennent au groupe des Tarots de Venise (78 cartes) tandis que les Tarots italiens de Bologne et de Florence en comportent 62 et 97.

Les personnages sont empruntés aussi bien à l’Antiquité qu’à l’Histoire Nationale. On y voit des preux des romans de la Table Ronde.

A la Révolution, les fabricants n’osent pas innover en matière de dessin et se contentent d’enlever tout ce qui représente l’Ancien Régime (couronnes, sceptres, croix...). Affublés de couvre-chefs informes et brandissant des palmes inutiles, les Rois paraissent ridicules. Les Reines ont plus de chance, on leur trouve des coiffures seyantes.

Les Valets prennent le nom de cultivateurs qui fait oublier leur servitude.

D’autres jeux apparaissent à partir de 1792. Les héros choisis ont pour nom des vétérans de la République Romaine (Brutus ou Caton), des personnages de notre Histoire (Jeanne d’Arc, Marat ou Danton), des philosophes et écrivains (Molière, Corneille, Voltaire ou Rousseau).

Au XIXème siècle, Grimaud crée un Tarot nouveau. Les Atouts changent radicalement et sont remplacés par de petites scènes familières de la vie quotidienne traitées avec beaucoup de réalisme et semblant faites pour illustrer un roman de Zola.


 

Logo - Fédération Française de Tarot

Au cours des siècles :

XIVème siècle

“Cette année 1392 fut l’année malheureuse en laquelle le Roi Charles VI tomba en frénésie et ce fut pour le divertir durant cette maladie que l’on inventa le jeu de cartes”

- Père Ménestrier -

Cette légende garde encore un certain crédit. Les plus anciennes figures connues représentent des personnages célèbres comme le Duc d’Alensont.

XVème siècle

Les personnages sont aussi bien empruntés à l’Antiquité qu’à l’Histoire Nationale. On y voit aussi les preux des romans de la Table Ronde : Hector, Alexandre, César et David (Référence Le triomphe des neuf preux, livre de Pierre GERARD de 1487).

A la fin du XVème siècle, le jeu de Jacques VISE représente pour les Rois huit pairs de France : les Ducs de Bourgogne, Guyenne, Normandie, Reims, Laon... et pour les Valets les Comtes de Flandre et de Paris. Chez les Dames, la Pucelle côtoie des personnages mythologiques tels que Pallas, Vénus ou Junon, mais aussi la fée Mélusine. Ils n’ont pas de nom mais des devises : “Honneur au Roy ou Révérance à la Reyne”.

XVIème siècle

En tête des jeux de cartes, il faut placer celui dit de Charles VII. Dans la reliure d’un registre des archives d’Autun, les personnages arborent le porc-épic, emblème de Louis XII, et deux Valets Ponthus et Maugis tiennent les blasons de Bretagne. Dans le jeu de VALERY, le Valet de Trèfle représente Lancelot et celui de Carreau, Roland qui porte son cor.

XVIIème siècle

Jusqu’en 1650, les têtes des jeux restent anonymes. Dans le jeu d’Hector de TROIS, pour la première fois, tous les personnages portent un nom qu’ils conserveront jusqu’à nos jours. Le Père Ménestrier tombe dans l’erreur qui écrit : “On voulut représenter les 4 Grandes Monarchies par les 4 Roys, David pour la nation juive, Alexandre pour la grecque, Jules César pour la romaine, Charlemagne pour le nouvel empire établi en Allemagne. Les 4 Dames étaient Rachel, Judith, Pallas et Argine, pour marquer les 4 Voyes par lesquelles les Dames peuvent régner, par la beauté comme Rachel, par la piété comme Judith, par la sagesse comme Pallas et par les droits de naissance comme Argine qui était l’anagramme de Régina. Les Valets représentaient les sergens d’armes, servientes armorum, c’est-à-dire les gardes des Princes...” C’était une erreur fondamentale que de bâtir d’après eux la symbolique originelle des personnages.

XVIIIème siècle

A la Révolution, les cartiers enlèvent des figures tous les symboles de la Monarchie et leur donnent les noms de vétérans de la République Romaine (Brutus ou Caton), de personnages de notre Histoire (Jeanne d’Arc, Marat ou Danton), de philosophes et écrivains (Molière, Corneille, Voltaire ou Rousseau). Les Valets prennent le nom de cultivateurs qui fait oublier leur ancienne condition servile.

XIXème siècle

Le Directeur Général des Droits Réunis s’adresse au dessinateur DAVID en 1808 pour lui demander d’exécuter le dessin d’un nouveau modèle dont l’extrême élégance et la pureté rendent la contrefaçon difficile. Le jeu dit de David, allégorique, solennel et sévère à souhait, fut boudé par le public. Dès 1813, les joueurs arrachèrent à l’administration le retour des Rois, Reines et Valets.

 

XVème Siècle :

Le plus ancien spécimen de carte conservé est une miniature Vénitienne du début du XVème siècle. Il s’agit de cartes dessinées et enluminées par un artiste. Les premiers Kartenmachers en Allemagne vers 1450 se seraient servis de pochoirs permettant de faire apparaître un dessin sommaire. C’est encore en Allemagne qu’apparaissent les premières cartes gravées.

En France, leur lieu de naissance pourrait être Lyon où, en 1444, un certain James DU BOYS exerçait la profession de “Tailleur de Molles de Cartes, Fayseur de Cartes”. Au XVème siècle, les Cartiers      obtiennent le droit de se regrouper en une corporation des Naypiers. Ils ont la faculté de faire Naïps ou Cartes, enseignes et images sur papier, à l’honneur de Dieu, des Saints et des Confréries.

XVIème Siècle :

Il y a plus de 500 Cartiers tant à Lyon qu’à Toulouse, Rouen ou Limoges. Ils s’implantent à Paris, Orléans, Le Puy et Thiers où Montaigne visite un atelier en 1550. Le 21 Février 1581, un impôt “moral” frappe les jeux et ruine de nombreuses fabriques. “Les jeux de Cartes et de Tarot, au lieu de servir de plaisir et de récréation, ne servent à présent que de dommages et font scandale public, étant jeux de hasard sujets à toutes sortes de piperies, fraudes et déceptions causant ruines et perditions des      familles et de la jeunesse qui y consomme tous ses moyens et ses biens...”

XVIIème Siècle :

Le 14 Janvier 1605, les fabricants reçoivent l’ordre de se regrouper dans 7 villes. En Février 1613, il est décidé que les noms et devises des Cartiers figureront sur le Valet de Trèfle. Ces dispositions ajoutées à l’impôt se révèlent grosses de conséquences et provoquent fermetures et chômage. Les ouvriers de Rouen, en 1634, jettent à la Seine le “Monopollier” Trottart chargé du recouvrement de l’impôt. En 1661, l’administration décide que le bénéfice irait à l’Hôpital Général. En 1681, devant les difficultés de recouvrement, l’impôt est aboli et la fortune des Cartiers se rétablit.

XVIIIème Siècle :

En 1701, les dépenses occasionnées par les guerres obligent Louis XIV à rétablir un droit “dit modique” de 18 deniers sur chaque jeu, soit le doublement du prix. Mais, sur un million de jeux édités, 30.000 seulement paient l’impôt. En 1729, l’Etat renonce. L’impôt est rétabli en 1745 au profit de l’Ecole Militaire qui reçoit “dotation perpétuelle et irrévocable”. Les Cartiers doivent employer un papier spécial filigrané. De 800.000 jeux, la production tombe à quasiment rien. Les grands ateliers (Billiotte à Metz ou Jean Minot à Paris) résistent mais les petits Cartiers familiaux souffrent et diversifient leur production (porte-feuilles, écritoires, crayons, grattoirs...)

XIXème Siècle :

La Révolution bouleverse un moment les structures de la profession mais dès l’an VI, le droit de timbre est rétabli, entraînant le retour d’un papier fourni par la Régie, le dépôt des moules et en 1816 le choix d’un dessin particulier pour l’As de Trèfle. Après 1850, des changements importants interviennent ; vers 1880, le collage, opération manuelle longue et délicate, est confié à la machine. En 1900, Grimaud met en service la première machine offset. Les têtes et les points sont dessinés sur pierre puis reportés sur des feuilles de zinc. La machine offset n’imprimant qu’une couleur à la fois, chaque carton devait repasser 4 fois. D’artisans, les Cartiers deviennent industriels.

XXème Siècle :

Après 1945, la profession de Cartier est libérée de la tutelle de la Régie. En 1964, on ne compte plus que 4 usines en France : Héron à Bordeaux, Camoin à Marseille, Catel et Farcy à Paris et France Cartes à Nancy qui assure 65% de la production.

Au début du XXème siècle on édite en France et en exclusivité les cartes du Tarot de Marseille. Mais une firme, à la demande de l’État fait imprimer un nouveau jeu de tarot plus pratique et plus maniable, inspiré du jeu de tarot allemand. Vers 1920, l’expression « Tarot Nouveau », utilisée pour désigner cette nouvelle édition, est entrée dans le vocabulaire courant et contribua à la popularité du Tarot. Cependant, les amateurs de cartes considèrent cette nouvelle version du jeu encore trop encombrante : un jeu de 78 cartes prendra toujours plus d’espace que le traditionnel jeu français de 52 cartes. Et réussir à tenir 18 grandes cartes dans une seule main reste un défi que peu de joueurs n’osent relever !

     A partir de 1946, le jeu connaît un regain d’intérêt grâce à une diffusion massive et gratuite. Les jeux de Tarot garnissent le « colis du soldat ». Les militaires découvrent ou redécouvrent le jeu. S’ils jouent d’abord pour son caractère social, très vite ils trouvent des intérêts intellectuels au Tarot qui leurs permettent d’aimer ce jeu pour ses propres particularités. Ils le ramènent chez eux pour partager l’enthousiasme et la convivialité de ce jeu. Dès lors, le jeu de tarot devient très estimé en France. Mais chacun jouait encore selon ses règles propres. En effet, jusqu’à la création de laFédération Française de Tarot en 1973, la vie autour du jeu de tarot est restée chaotique.

Si les premières cartes à jouer apparaissent en Europe au XIVème siècle, leur origine est encore incertaine. Malgré tout, l’Espagne avec l’occupation mauresque et l’Italie du Nord pour son commerce maritime florissant seraient des pistes sérieuses. D’ailleurs, le jeu de Tarot est apparu dans cette même région d’Italie, au début du XVème siècle. On ajouta les « Triomphi »au jeu ordinaire des 56 cartes avec les quatre brèmes, c’est à dire les rois, les dames, les cavaliers et les valets.

     Depuis cette époque, le tarot a pris la forme que nous lui connaissons aujourd’hui :

     Un jeu de 78 cartes composées de 2 catégories distinctes :

- Les 22 atouts
Numérotés de 1 à 21 + 1 atout spécial appelé en français Excuse.
Ils constituent une famille à part entière. Ils ont une valeur allégorique.
Et les fonctions de coupe et de monte leur sont spécifiques et inédites.

- Les 4 familles traditionnelles italiennes
Elles se composent d’une suite de 1 à 10 puis des brèmes : roi, dame cavalier, valet.
Chacune possède un emblème distinctif :
 

ÉPÉES, BÂTONS, COUPES et DENIERS    

En France, ils sont devenus les couleurs :
 
PIQUE, TRÈFLE, CŒUR et CARREAU    
 


     Tous les jeux de cartes en usage dans les différents pays d’Europe sont des modifications plus ou moins importantes du jeu original italien. Aux XVI ème et XVII ème siècles, le Tarot s’est particulièrement développé en Allemagne et en France sous sa forme italienne, comme en témoignent les premières traductions du mot « Tarocchi » : il donne « Tarock » en allemand et « Tarot »en français.
 

    

 

 

 

 

 

Au XVIII ème siècle, le jeu connaît en France une notoriété toujours grandissante grâce au « Tarot de Marseille ». Ce dernier est la version française du « Tarocchi »

 

     La trace de règle du jeu la plus ancienne remonte à 1655. Elle met en place les bases du jeu de tarot et prévoit trois joueurs. Au XIX ème siècle, un Traité du Jeu de Tarots propose de fixer les règles du jeu. Mais jusqu’à la fin du siècle, chacun joue pour son compte. Lorsque la phase préalable d’enchères apparaît, cela crée de nouvelles opportunités de jeu. Celui-ci devient alors plus stratégique et implique une solidarité entre les défenseurs. Il reste privilégié par rapport au Tarot à 2, 4, 5 ou 6.

     Au début du XX ème siècle on édite en France et en exclusivité les cartes du Tarot de Marseille. Mais une firme, à la demande de l’État fait imprimer un nouveau jeu de tarot plus pratique et plus maniable, inspiré du jeu de tarot allemand. Vers 1920, l’expression « Tarot Nouveau », utilisée pour désigner cette nouvelle édition, est entrée dans le vocabulaire courant et contribua à la popularité du Tarot. Cependant, les amateurs de cartes considèrent cette nouvelle version du jeu encore trop encombrante : un jeu de 78 cartes prendra toujours plus d’espace que le traditionnel jeu français de 52 cartes. Et réussir à tenir 18 grandes cartes dans une seule main reste un défi que peu de joueurs n’osent relever !

     A partir de 1946, le jeu connaît un regain d’intérêt grâce à une diffusion massive et gratuite. Les jeux de Tarot garnissent le « colis du soldat ». Les militaires découvrent ou redécouvrent le jeu. S’ils jouent d’abord pour son caractère social, très vite ils trouvent des intérêts intellectuels au Tarot qui leurs permettent d’aimer ce jeu pour ses propres particularités. Ils le ramènent chez eux pour partager l’enthousiasme et la convivialité de ce jeu. Dès lors, le jeu de tarot devient très estimé en France. Mais chacun jouait encore selon ses règles propres. En effet, jusqu’à la création de laFédération Française de Tarot en 1973, la vie autour du jeu de tarot est restée chaotique.