LES BONS DÉBUTS DU XV DE FRANCE

05/02/2012 08:21

 


Louis Picamoles a confirmé qu'il faudrait de nouveau compter avec lui en équipe de France. (L'Equipe)

 

Pour l'instant, tout va - toujours - bien : Philippe Saint-André est un sélectionneur invaincu. Il y a deux semaines, l'entraîneur du XV de France ricanait sur la pression glissant sur ses nouvelles fonctions. Le sourire congelé, prostré dans les tribunes du Stade de France aux côtés de Patrice Lagisquet, PSA a pu mesurer dans la glacière dionysienne l'angoisse que pouvait susciter cette équipe de France. Tombeurs des carabiniers de Jacques Brunel (30-12), les Bleus avaient sans doute la tête ailleurs. Dans un méandre archivant le désarroi et le sublime de la Coupe du monde et le dépit de Flaminio en 2011 (défaite 22-21). Nettement dominés par la Nazionale (67% d'occupation pour les Transalpins en première période), les Tricolores ont grappillé leur succès sur leurs rares envolées.

 

 

15-6 à la pause

Les Bleus n'ont pas pesé sur la rencontre : 40% de possession et 34% d'occupation. Ils ont concédé 7 pénalités.Dans le froid de Vladivostok, pardon de Saint-Denis (-4°C), les Bleus ont bien eu du mal à retrouver leurs étincelles de finalistes de Coupe du monde. Il est vrai que personne n'attendait les Azzurri à un tel niveau de rigueur dans la conservation autour de leurs avants. Durant cinquante minutes, les Italiens ont contrarié les ambitions françaises. «Soyons indulgents», implorait PSA avant la rencontre. Il  faudra l'être encore quelques matches. Coupables de nombreux en-avants avec Fofana, Rougerie et Yachvili dans le premier acte, et un peu égarés sur quelques rares longues séquences, les Français attendront avant de faire à nouveau rêver leurs supporters plus occupés à réajuster leur bonnet qu'à s'exalter sur leurs enchaînements. Patrice Lagisquet sera sans doute l'un des seuls à se réjouir. Les gesticulations assourdissantes de l'entraîneur adjoint ont bien été assimilées : la défense tricolore n'a rien lâché. 
 
Si François Trinh-Duc s'est distingué sur l'essai de Vincent Clerc par un coup de pied par dessus bien senti, le demi d'ouverture a proposé un jeu d'occupation bien trop approximatif qui n'a fait fuir que les pigeons du SDF.Dans ce rugby punissant la moindre maladresse, les Italiens ont "offert" cette victoire aux Coqs sur ces fameux ballons de turnover. Aurélien Rougerie d'un cadrage-débordement (10-3, 22e),  Julien Malzieu d'une sublime course raffutée bien initiée par Louis Picamoles (15-6, 37e), Vincent Clerc et son légendaire réalisme (25-9, 53e) et Wesley Fofana avec son gaz de minot (30-12, 73e) : le Papa, l'aérien, le finisseur et le racé du XV de France ont permis, à l'usure, de ne pas revivre laCommedia dell'arte de l'an passé. Une belle promesse, espérons le, pour la suite du Tournoi.