ARDECHE 07

17/11/2012 07:12

 

L' Ardèche

L' Ardèche

Population totale (Données INSEE au 1er janvier 2010 - année de référence statistique 2007)
 
 Superficie : 5 529 km2

Population totale  : 319 305 habitants (73ème rang national)

Rappel de la population en 1999 : 286 023 habitants soit + 10 % entre 1999 et 2010
 

Le département a gagné plus de 30 000 personnes depuis 1999.

Densité de population (source INSEE) : 56 habitants par km2

3 arrondissements  :
 Privas (86 039 habitants)
 Tournon-sur-Rhône (136 644 habitants)
 Largentière (96 622 habitants)

3 circonscriptions législatives

33 cantons  : 7 cantons dans l'arrondissement de Privas, 14 cantons dans l'arrondissement de Largentière et 12 cantons dans l'arrondissement de Tournon-sur-Rhône

37 communautés de commune

339 communes : 65 communes dans l’arrondissement de Privas, 148 communes dans l’arrondissement de Largentière et 126 communes dans l’arrondissement de Tournon-sur-Rhône (37 communes peuvent être qualifiées d'urbaines, 200 communes ont moins de 500 habitants)

4 villes dépassent les 10 000 habitants : Annonay, Aubenas, Guilherand-Granges et Tournon-sur-Rhône

Annonay  : 17 824 habitants

Aubenas  : 12 731 habitants

Tournon-sur-Rhône  : 11 189 habitants

Guilherand-Granges  : 11 117 habitants

Privas,  Chef lieu du département : 9 002 habitants

Largentière  : 1 947 habitants en 2010

 

Géographie

 

Situation et limites géographiques

Le département de l'Ardèche correspond à l'ancien pays du Vivarais, division administrative du Languedoc. Il présente des aspects très contrastés : compris entre 40 mètres d'altitude au confluent du Rhône et de la rivière Ardèche (Sud-Est du département) et 1 754 mètres au Mont Mézenc (Centre-Ouest), il est limité à l'Est par la vallée du Rhône sur une longueur de 140 km et à l'Ouest par les hauts-plateaux du Massif Central.

Ce versant oriental ardéchois du Massif Central est bordé par les départements de la Haute-Loire et de la Lozère. Aucun obstacle naturel ne sépare le Sud Ardèche et le Gard, son extrémité Nord touche les départements de la Loire et de l'Isère. Toute la frange Est est contiguë avec la Drôme.

La plus grande largeur du département n'excède pas 75 km. Sa superficie de 5529 km2 place le département au 65e rang national. Cette taille apparemment modeste cache des temps de parcours très importants pour se rendre d'un point à un autre du département, en raison du relief, de l'absence de voie rapide (cas unique en France), et des difficultés de circulation notamment en période hivernale.

Privas chef-lieu du département est distant par la route de 589 km de Paris, 574 km de Strasbourg, 215 km de Marseille, 211 km d'Annecy, 162 km de Chambéry, 147 km de Nîmes, 140 km de Lyon, 135 km de Grenoble, 127 km de Saint-Étienne, 98 km du Puy-en-Velay et 39 km de Valence.

 

Les différentes régions naturelles

On distingue en Ardèche 5 grandes régions naturelles :

La montagne

 Bordure occidentale du département. Altitude moyenne 1 100 mètres. Constituée par les terrains granitiques du Velay Basaltique, du Massif du Mézenc, des Monts du Forez,

la montagne

 recouverts en leur centre de coulées volcaniques d'où émergent des pitons et des sucs (Mézenc : 1 754 mètres ; Gerbier de Jonc : 1 551 mètres). Inclinée en pente douce vers l'Ouest, elle alimente les cours d'eau du versant atlantique. La Loire y prend naissance. A quelques kilomètres se trouve le lac volcanique d'Issarlès (92 ha, 5 km de tour, 108 m de profondeur). Le climat y est rude : neige pendant plusieurs mois, vents très violents soufflant en automne-hiver ("la burle"), brouillards fréquents dans les vallées, écarts de température très sensibles entre les saisons, pluies abondantes (1 500 mm/an en moyenne) fortement concentrées en septembre-octobre. L’élevage bovin y est dominant.

Les plateaux du Haut-Vivarais et des Cévennes

plateau hvivarais

Zone de transition par laquelle on descend de la montagne (1 200 m) vers la vallée du Rhône (300 à 400 m). Ce talus ou plateau d'altitude moyenne se présente sous l'aspect de crêtes verdoyantes élevées et étroites, séparées par des gorges sauvages et infranchissables. Le réseau hydrographique y est torrentiel et les pluies se caractérisent par une fréquence importante des pluies d'été. Le climat est relativement moins rigoureux que celui de la montagne. C’est une région d’élevage laitier (vaches et chèvres), d’ovins (Cévennes) et de production d’abricots et de cerises.

Le Bas-Vivarais

le bas vivarais

La rivière Ardèche se développe jusqu'au Rhône, suivant une pente générale Sud-Est. Cette région formée de calcaires ou de marnes présente des dépressions mollement ondulées au profil aigu. D'une altitude faible, le Bas-Vivarais jouit d'un climat chaud et sec presque méditerranéen. Les températures sont douces en hiver (+3 à +4° C en janvier). Les vents du Nord-Est sont dominants mais ceux du Sud (vent du midi) et de l'Ouest, chargés d'humidité, amènent des précipitations réparties sur un petit nombre de jours. Quelques rivières (Lavezon, Escoutay, Frayol) forment un réseau moins dense que dans le cristallin. C'est le pays de la vigne, de la garrigue, des céréales, avec quelques plantations fruitières.

Le Plateau des Coirons

plateau Coirons

Nettement circonscrit au nord par les vallées de l'Ouvèze et de la Payre, au sud par la vallée de l'Escoutay, à l'Ouest par le Col de l'Escrinet et la dépression de Vesseaux, ce plateau de 800 m d'altitude environ, étale ses coulées de basalte sur une longueur de 18 km en direction du Rhône, atteignant au maximum 11 km de largeur. Climat assez rigoureux : la neige sans être épaisse est fréquente, les variations de températures accentuées du fait des vents forts qui y soufflent. Le sol est riche et fertile : culture du blé, de l'orge et de la pomme de terre, élevage des chevaux, des bovins, vigne et arbres fruitiers.

La Vallée du Rhône

vallée du rhone

Le couloir rhodanien est très étroit sur la rive droite du fleuve qui coule presque au pied du rebord Vivarais, ne laissant qu'un liseré de petites plaines. Le vent violent du Bord (bise, Mistral) y est dominant. Les températures sont modérées par l'influence du Midi. Les plaines très fertiles sont favorables aux arbres fruitiers (pêchers, abricotiers) aux primeurs et sur les pentes des coteaux la vigne domine avec les AOC Côtes du Rhône.

La carte des dominantes de production traduit clairement les 5 grandes régions naturelles de l'Ardèche dont "la vraie caractéristique est d'être une pente tournée vers la Méditerranée, s'ouvrant aux influences venues du Midi. Ces influences remontent le long des vallées jusqu'au seuil du Haut-Plateau qui lui résiste, ne se laissant pas pénétrer. Le Haut et le Bas sont donc opposés". « Telle est la personnalité ardéchoise » (A. SIEGFRIED).

 

Hydrographie du département de l'Ardèche

La rencontre du "talus" cévenol avec les masses d'air humide de la Méditerranée crée un réseau hydrographique bien "méditerranéen" avec tout ce que ce caractère implique de désordre et d'irrégularité dans les débits.

Le versant atlantique est représenté en Ardèche, mais il ne détourne à son profit que la Loire et quelques affluents de l'allier (Masméjean, Expézonnette), tandis que le versant méditerranéen domine : on peut l'appeler "versant rhodanien" puisque la totalité des eaux est finalement reçue par le Rhône. Alors que cinq rivières principales, Cance, Ay, Doux, Eyrieux, Ouvèze, collectent les eaux de la partie Nord (zone de terrains cristallins), une seule, l'Ardèche, rassemble les cours d'eau de la partie Sud (zone de terrains cristallins en amont et sédimentaires en aval).

Le caractère des pentes abruptes domine tout ce réseau hydrographique (chute de 1 000 m sur un trajet de quelques dizaines de km seulement). Ceci, joint au faible pouvoir de rétention des sols en général, explique l'interdépendance étroite du régime des eaux et de la pluviométrie : maximum automnal avec les pointes les plus dangereuses en septembre-octobre et second maximum en mars-avril ; étiage de juin à septembre avec un deuxième creux hivernal moins marqué (janvier- février). Les crues automnales des rivières ardéchoises, de type "cévenoles", causent d'importants dégâts matériels et ont déjà fait des victimes.

Les principaux cours d'eau du département

La Cance  est réputée pour la pureté de ses eaux issues de terrains cristallins, cela permettait à la ville d'Annonay d'avoir d'excellentes papeteries et laveries de laines (industries qui exigent une très bonne qualité des eaux).

Le Doux  aux brusques furies (été 1963) présente de redoutables convergences d'affluents (à Lamastre).

L'Eyrieux  au débit également tout aussi inégal, relie St Martin de Valamas, Le Cheylard et La Voulte au confluent avec le Rhône.

L'Ardèche  se caractérise aussi par de telles convergences vers VALS lorsqu'elle rassemble la Fontaulière, le Lignon et la Volane, et plus bas vers Vallon-Pont-d'Arc quand elle reçoit ses plus gros affluents : la Beaume et surtout le Chassezac.

A l’exception notable des méandres des Gorges de l’Ardèche, le tracé de ces cours d'eau, assez souvent en baïonnette, s'explique par une pente générale, vers le Sud-Est, entrecoupée souvent de failles NE-SO. Ramené au km² de bassin versant, le débit des cours d'eau ardéchois à l'étiage est de l’ordre de quelques litres/s/km². Il est de l’ordre de plusieurs m³/s/km² au moment des crues centenaires, ce qui est considérable.

Les sources  

Elles représentent bien sûr les disponibilités en eau potable :
 - Haut-Vivarais : 3 000 sources, 1.200 l/s
 - Arrondissement Privas-Largentière : 5 500 sources, 500 l/s

Les lacs et les étangs

Le seul lac naturel important est un ancien cratère : le lac d'Issarlès (altitude 1 000 m). Des lacs artificiels de barrages permettent des aménagements hydroélectriques (La Palisse, Le Gage, Lafigère) et parfois touristiques.

Histoire de l'Ardèche


L'Ardèche et l'histoire de France

Période préhistorique : aucun gisement en Europe n'offre pour l'une des premières civilisations de l'acheuléen (- 400 000 à - 200 000 ans) autant d'intérêt que celui d'Orgnac où des recherches sont effectuées depuis plusieurs années. Les stations moustériennes (- 80 000 à - 20 000 ans), les grottes ornées (vers - 15000) sont nombreuses dans les vallées du Rhône et de l'Ardèche. Il convient de mentionner tout particulièrement la Grotte Chauvet, découverte le 24/12/1994 sur la commune de Vallon-Pont-d'Arc et dont certaines peintures seraient les plus vieilles du monde (- 32 000 ans). On dénombre plus de 800 dolmens.

Vers 700 avant J.C., le peuplement celte s'ajoute au peuplement néolithique. Ces gaulois, les Helviens, restent en toutes circonstances, depuis 121 av. J.C. des alliés fidèles de Rome. Sous Auguste, leur capitale, ALBA, se développe. Mais la vallée du Rhône est la grande voie de communication par où vont et viennent les hommes, les marchandises, les idées et les religions : celle de Mithra qui laisse un bas-relief à Bourg-Saint-Andéol, et dès le début du IIème siècle, le christianisme.

Les invasions barbares, au Vème siècle, sans doute, détruisent Alba (des fouilles en cours laissent espérer que la capitale de L'HELVIE sera un jour une nouvelle Vaison-la-romaine. Les Evêques, seul pouvoir réel, s'établissent alors à Viviers, situé à quelques kilomètres (siège de l'actuel évêché). De 855 à 1308, le Vivarais appartient au moins nominalement au Saint Empire Romain Germanique. Mais depuis la fin du XIIème  siècle, les Rois de France, s'appuyant sur les abbayes et sur certains seigneurs, étendent leur influence. Philippe le Hardis fonde en 1284, en pariage avec l'Abbé cistercien de Mazan, Villeneuve-de-Berg. Ainsi, à partir de 1308, le semis de fleurs de lys remplace l'aigle germanique.

Si la guerre de Cent ans affecte peu le pays, au milieu du XVIème siècle s'ouvre une période tragique de troubles religieux qui durera plus de deux cents ans. Les idées de Luther et de Calvin se propagent à partir de 1528. Les pays Rhodaniens sont très vite gagnés par la Réforme venant de Lyon et de Genève. Des prêtres convertis prêchent le protestantisme dans les Cévennes, le Bas-Vivarais (région de Privas), Annonay, en dépit de la répression exercée par le Parlement de Toulouse contre "l'hérésie".

Les artisans des bourgs propagent les idées calvinistes qui correspondent à leur souhait d'émancipation, relayés par des personnages puissants comme le comte de CRUSSOL et Olivier de SERRES. De 1562 à 1595, huit guerres civiles ensanglantent le Vivarais. Et

cependant au milieu de ces luttes auxquelles il participe, Olivier de SERRES poursuit ses expériences d'agronomie et bâtit son oeuvre.

En 1598, l'Edit de Nantes n'apporte qu'un apaisement temporaire. La révolte de ROHAN dans les Cévennes se termine, en mai 1629, par la quasi-destruction de Privas que Louis XIII et RICHELIEU sont venus réduire (voir paragraphe sur la prise de Privas). Un cinquième environ des protestants émigrent. Les autres, terriens fortement enracinés dans leur sol, résistent sur place aux troupes royales : ce sont les "Camisards". La révocation de l'Edit de Nantes par Louis XIV en 1685 va faire resurgir le spectre des guerres du siècle précédent. Face au soulèvement camisard (1704-1709) dans les Cévennes et le massif des Boutières, Louis XIV va lancer ses régiments de Dragons pour y exercer une répression sanglante : pasteurs pendus, fidèles envoyés aux galères. Ces "dragonnades" vont provoquer le départ de 500 000 protestants, principalement vers la Suisse.

Malgré cette situation douloureuse, le XVIIIème  siècle est une période durant laquelle le pays s'organise et connaît une certaine prospérité. Au plan religieux, l'Edit de Tolérance pris par Louis XVI permet au protestantisme de revivre dans le Vivarais. D'autre part, une institution y joue un grand rôle : les Etats du Vivarais.

Cette assemblée, composée de dix barons et de représentants des villes, doit traiter, avant toute chose, de questions fiscales. Mais elle travaille aussi sans relâche au développement de l'agriculture, de l'industrie, à la création d'un véritable réseau routier. La production de vers à soie augmente grâce à la plantation de nombreux mûriers. Le long des cours d'eau, on installe filatures et moulinages (ateliers où l'on réunit par torsion plusieurs fils de soie).

ANNONAY voit croître ses industries de la mégisserie et de la papeterie. On exploite aussi de petits gisements de houille et de plomb argentifère.

Cette vie économique est à l'image de la société. Quelques grandes familles seulement, ROHAN-SOUBISE, VOGÜE, possèdent d'importantes fortunes foncières. La petite noblesse, le Bas Clergé, la bourgeoisie vivent avec une grande simplicité. Proches d'eux, les paysans connaissent une vie encore plus rude. Les exploitations sont peu étendues, très souvent étagées le long des pentes et il faut encore monter les engrais et descendre les récoltes à dos d'homme. Mais les pires difficultés ne rebutent personne et chacun s'efforce de les résoudre par un travail opiniâtre.

En 1789, presque tous les Vivarois désirent des réformes, plus de liberté, plus de justice mais non une révolution. Chez beaucoup, la fidélité à la foi catholique demeure intacte. Aussi, des adversaires des idées nouvelles peuvent-ils se rassembler en armes à Jalès, dans le sud du pays, en août 1790, juin 1791 et enfin juillet 1792. Des nobles, des prêtres, des religieuses sont massacrés ou guillotinés, notamment à PRIVAS en 1794. Sous le directoire, des bandes de chouans s'abritent dans les Cévennes et la Montagne. Ils enlèvent les caisses publiques et abattent certains acquéreurs de biens confisqués aux émigrés.

L'Empire est bien accueilli, surtout parce qu'il rétablit l'ordre et la paix intérieure.

La première moitié du XIXème siècle sera pour l'Ardèche une période faste. Le nombre des habitants s'élève à 273 000 en 1793 et 388 000 en 1861. (Depuis, il n'a pas cessé de décroître jusqu'en 1962 où il atteint 248 000 pour remonter ensuite à 257 000 en 1975). Jusqu'en 1855, l'élevage des vers à soie constitue, plus que jamais, une source de grands profits. Mais après

cette date, les maladies des vers et la concurrence des soies d'Extrême Orient rendent cette activité peu rentable. En revanche, le moulinage des soies importées qui emploie de nombreuses femmes et jeunes filles issues de milieux ruraux, apporte aux familles paysannes un complément financier toujours apprécié. La région de Privas connaît, jusqu'en 1869, l'activité propre aux régions minières : cette année-là, on extrait 260 000 tonnes de minerais de fer, soit 9,5 % de la production totale de la France. Au Pouzin, à La Voulte-sur-Rhône, six hauts fourneaux sont à feu. Mais les lentilles de minerais s'épuisent assez vite. Les derniers hauts fourneaux s'éteignent au Pouzin en 1929. Une troisième crise atteint le pays à la fin du XIXème siècle : celle de la vigne que ruine le phylloxéra, surtout entre 1870 et 1880.

Il ne faut donc pas s'étonner de voir la population diminuer sans cesse. Pourtant, les Ardéchois n'ont rien perdu de leur courage et de leur ténacité. Ils le prouvent au combat en novembre 1870 alors qu'ils chassent les Prussiens de Vernon (Eure), de 1914 à 1918, quand ils perdent plus de douze mille des leurs, en 1943 et 1944 quand, sur leur sol, ils s'opposent à l'occupant et entravent sa retraite.

L'après-guerre efface ces souffrances et le Vivarais repart de l'avant, développant les cultures fruitières, la production du vin, l'élevage du mouton. Les industries extractives -chaux et ciments-kieselghur, plomb connaissent une grande activité. La vallée du Rhône devient, peu à peu, une "rue industrielle" qui ne souffre pas du dépeuplement.

L'évolution enregistrée au cours des 25 dernières années, a profondément infléchi ces tendances. En ce qui concerne la démographie, on observe un départ des jeunes vers les agglomérations urbaines et un vieillissement de la population, notamment au sein des zones déshéritées du Plateau Ardéchois. En ce qui concerne les activités et l'emploi, on constate un déclin des activités traditionnelles marqué en 1974 par la crise qui a affecté le secteur textile en général et le moulinage en particulier : difficultés de l'emploi résultant tout à la fois de données structurelles (vieillissement de l'appareil de production) et conjoncturelles, crise de 1974, concurrence des pays en voie de développement.

 

Privas et la Réforme protestante

Surnommée le "boulevard de la Réforme", la ville de Privas fut un des hauts lieux des querelles entre protestants et catholiques. La réforme calviniste y fut introduite en 1534 par Jacques VALERY et connut un écho important auprès des habitants de la région.

A la suite de l'Édit de Nantes (1598), Privas devint l'une des places fortes concédées aux protestants par Henri IV.

Deux événements du XVIIème  siècle marquèrent particulièrement l'histoire de la ville : le siège de Privas et la "revanche des privadois".

L'épisode de la prise de Privas est né d'une intrigue familiale. En effet, Paule de CHAMBAUD, huguenote et fille du baron de Privas, avait le choix entre deux maris, l'un huguenot comme elle, l'autre beaucoup plus jeune et catholique. Elle finit par choisir le "jeune Claude de LESTRANGE", catholique, pour époux. Or les privadois, majoritairement protestants, refusèrent d'avoir à se soumettre à un seigneur catholique et se soulevèrent en 1629. Richelieu et Louis XIII ayant établi leur quartier général respectivement à l'Est et au Sud de Privas, assiégèrent la ville avec 20 000 soldats royaux dépêchés pour venir en aide au

vicomte de LESTRANGE.

A l'issue de 16 jours de siège, au cours duquel les privadois résistèrent avec courage à l'armée royale, ceux-ci furent contraints de se rendre. Bon nombre d'entre eux furent alors massacrés sans merci.

Quelques années plus tard, en 1632, à la suite d'une sombre affaire de Cour à laquelle il était mêlé, le vicomte Claude de LESTRANGE fut, à la demande du Roi, fouetté publiquement puis exécuté à Pont-Saint-Esprit. Les privadois purent assister à cette humiliation en mémoire de laquelle un pont sur l'Ouvèze fut construit. Cet épisode scella la réconciliation des privadois avec le pouvoir royal.

 

Quelques hommes et femmes importants

Olivier de SERRES (1539-1619), gentilhomme né à Villeneuve-de-Berg, huguenot, agronome et père de l'agriculture française. Dans un rapport à Henri IV intitulé "L'art de la cueillette de la soie", il préconisa l'extension de la culture de la soie à l'ensemble du domaine royal à une époque où celle-ci était très localisée. A la suite de ce rapport, Henri IV fit planter 20 000 mûriers aux Tuileries et la culture de la soie fut étendue sur la moitié de la France. Dans son volumineux traité "Le théâtre d'agriculture et le mesnage des champs", il y expose de nombreuses techniques qui constitueront le fondement de l'agriculture moderne (labours profonds, utilisation d'engrais, système de friches…).

Les VOGÜE (dont étaient issus les comtes d'AUBENAS) et la branche SOUBISE des ROHAN furent associés étroitement à l'histoire du Vivarais du XVI-XVIIème siècle (cf. révolte de ROHAN dans les Cévennes en 1629) au XIXème  siècle (où les Vogüe continuent de posséder des terres et des activités industrielles sur la majeure partie du Vivarais).

Les DURAND famille de paysans vivarois originaires du Bouchet-de-Pranles, sont le symbole de la résistance camisarde du début du XVIIIème  siècle face à l'armée royale. En effet, Marie DURAND fut enfermée pendant 38 ans à la tour de Constance à Aigues-Mortes, et son frère le pasteur Pierre DURAND pendu à Montpellier en 1732, sans jamais renier leur protestantisme. "Register" : tel est le mot que Marie DURAND aurait écrit, dans sa prison, sur la margelle d'un puits. 

Le Cardinal de BERNIS (1715-1794), né à Saint-Marcel d'Ardèche, eut une carrière exceptionnellement brillante et variée : grand diplomate (Ambassadeur à Venise à 32 ans, négociateur du traité de paix à l'issue de la guerre de succession d'Espagne), Ministre d'État à 38 ans, sa carrière d'homme d'Eglise fut consacrée lorsqu'il devint Cardinal, à 43 ans.

BOISSY d'ANGLAS (1756-1826), né à Saint-Jean-Chambre, avocat protestant, représentant du tiers-État vivarois aux États généraux, ancien conventionnel, et poète.

La famille MONTGOLFIER, installée à Annonay à la fin du XVIIème  siècle, a développé très vite son pouvoir économique en fondant, en association avec la famille de CANSON, les papeteries CANSON-MONTGOLFIER. Les frères MONTGOLFIER se sont quant à eux rendus célèbres par l'invention de l'aérostat en 1783.

Marc SEGUIN, originaire d'Annonay, scientifique de renom, inventa le système de propulsion à vapeur qui fut utilisé dès le XIXème  siècle notamment pour les locomotives (chaudières tubulaires), ainsi que le système des ponts suspendus.

Vincent d'INDY(1851-1931), artiste contemporain, compositeur attaché à la musique populaire, issu d'une vieille famille du Haut-Vivarais.