GERARD DEPARDIEU

20/10/2012 07:31

 

 

LA BIOGRAPHIE DE GÉRARD DEPARDIEU


Gérard Depardieu est un des acteurs français les plus connus et respectés du cinéma français. Depuis ses débuts, dans les années 1970, il a tourné dans plus d’une centaine de films et côtoyé réalisateurs et acteurs français parmi les plus renommés.


Depardieu grandit dans une famille ouvrière de six enfants. Adepte de l’école buissonnière, il quitte définitivement les bancs de l’école à 13 ans. Il passe alors son adolescence dans des conditions matérielles plutôt difficiles. Il exerce des petits boulots, notamment plagiste à Cannes, et commet quelques petits vols et autres trafics qui lui valent une mise en liberté surveillée. Au milieu des années 1960, il gagne Paris et commence à suivre des cours de comédie sous la direction de Jean-Laurent Cochet, un ancien pensionnaire de la Comédie Française. Il y rencontre Claude JadeAlain Doutey etElizabeth Guignot qui devient son épouse et avec qui il aura deux enfants acteurs : Guillaume etJulie. Il débute sur les planches et ne tarde pas à obtenir quelques petits rôles au début des années 1970 ( NausicaaLe cri du cormoran le soir au-dessus des jonques). Son physique et sa « gueule » lui valent d’être souvent choisis pour des rôles de truands.

En 1974, il tourne dans les Valseuses de Bertrand Blier aux côtés de Patrick Dewaere et Miou-Miou. Dialogues crus, mœurs libres : le film fait scandale et rencontre un succès immense. Les Valseuses révèlent une nouvelle génération d’acteurs et lance véritablement Depardieu. L’acteur enchaîne alors les tournages à un rythme soutenu et joue sous la direction de réalisateurs français et italiens tels que Bertolucci ou Ferreri. Il retrouve Blier à plusieurs reprises, notamment pour la comédie grinçante Buffet Froid, dans laquelle il interprète un chômeur entraîné dans une série de meurtres. S’il continue à affectionner les rôles de truands ou de gangster (René la CanneInspecteur la Bavure), il prouve qu’il peut élargir son répertoire. DansDites-lui que je l’aime, il incarne ainsi un homme que la passion amoureuse fait sombrer peu à peu dans la folie et dans Sept morts sur ordonnance, un médecin soumis à un terrible chantage.


Au cours des années 1980, Depardieu confirme son statut d’acteur incontournable du cinéma français et obtient à la fois succès public et critique. En 1981, il inaugure son duo comique avecPierre Richard dans la Chèvre, premier volet d’une trilogie réalisée par Veber (avec Les Compères et Les Fugitifs). Il reçoit la même année un César pour son rôle dans la Femme d’à côté de Truffaut. Autodidacte passionné de littérature, il affiche une certaine prédilection pour les films d’époque où il interprète de grands personnages du patrimoine littéraire français (Jean de Florette) ou de grandes figures historiques (Camille Claudel). Il ne délaisse pas complètement le théâtre, ses premières amours et joue dans plusieurs pièces. Il offre notamment une interprétation truculente de dévot hypocrite dans Tartuffe. Il décide de passer derrière la caméra pour la première fois et d’adapter cette pièce de Molière en 1984.

En 1990, Cyrano de Bergerac est le point d’orgue de sa carrière. Son interprétation remarquable lui vaut un César, un prix d’interprétation à Cannes et une nomination aux Oscars. Le public lui est acquis et Depardieu apparaît une fois de plus, comme un pilier du cinéma hexagonal. Les années 1990, commencées sous les meilleurs augures, ne lui sont cependant pas aussi favorables que la précédente décennie. Depardieu séduit toujours le public avec Mon père ce héros, le Plus beau Métier du mondeAstérix et Obélix contre César ou Germinal, un film parmi les plus chers du cinéma français. Néanmoins ses interprétations reçoivent un accueil de plus en plus mitigé de la critique (ElisaVatel). Certains de ses films, en particulier les comédies à gros budget, sont des échecs retentissants (BimbolandXXL). Son nom ne suffit plus à attirer les foules. Il retrouve certains réalisateurs à qui ils devaient ses plus grands succès mais sans réussir à recréer l’alchimie d’antan : dans le Placard de Veber et les Acteurs de Blier, on le cantonne à des seconds rôles et si le Placardremporte un beau succès, sa performance est totalement éclipsée par celle d’Auteuil.


Depardieu trouve néanmoins des rôles à sa mesure dans des téléfilms d’époque à gros budget. Il devient successivement le Comte de Monte-CristoBalzac et le Jean Valjean des Misérables. En 1999, un Sept d’or récompense son travail pour le Comte de Monte-Cristo. La même année,Un pont entre deux rives, un film qu’il réalise lui-même, sort sur les écrans. Dans cette comédie dramatique passée relativement inaperçue, l’acteur interprète le personnage de George et donne la réplique à Carole Bouquet, sa compagne à la ville depuis 1996. Le film explore la question des différences d’âge et de tempéraments dans la relation amoureuse. En outre, l’acteur, qui avait peu tourné à l’étranger jusque-là, travaille de plus en plus hors des frontières françaises, et en particulier aux Etats-Unis. Comme en France, ses films américains connaissent un succès très variable. Il plaît beaucoup dans la comédie romantique Green Card et reçoit un Golden Globes pour son rôle, puis joue dans un Hamlet très applaudi. Cependant beaucoup de ses films sont de véritables échecs artistiques et commerciaux : My father, ce héros, remake du filmMon père ce héros, ne réussit pas à recréer l’alchimie de l’original et l’Homme au masque de fers’attire les foudres de la critique. Malgré ce bilan plutôt mitigé, Depardieu reste un acteur connu et respecté à l’étranger.

Les années 2000 semblent être un temps de réflexion et de bilan pour l’acteur. Il continue à tourner beaucoup : comédie (deux nouveaux volets de la franchise Astérix et ObélixRRRrrr,Boudu), drame (Les temps qui changent avec Catherine Deneuve), film de genre (36 Quai des orfèvres), film d’époque (Nouvelle-France). Il continue également à s’intéresser à la réalisation (court-métrage Paris je t’aime) et donne la réplique à Fanny Ardant dans La bête dans la jungle, au théâtre de la Madeleine. Gérard Depardieu, l’acteur hyperactif, le boulimique, l’homme d’affaires qui investit dans les vignobles et le pétrole cubain, en plus de ses activités artistiques, apparaît cependant fatigué. Il traverse des difficultés d’ordre privé : rupture avec Carole Bouquet, lourde opération en 2003, dispute médiatisée avec son fils Guillaume. En 2004, son interprétation dans la Bête dans la Jungle déçoit et le bruit court que l’acteur, incapable d’apprendre ses répliques, est obligé de porter une oreillette. Depardieu semble alors prendre du recul et publie un livre d’entretiens en 2004 (Vivant !). En 2008, la carrière de l’acteur, connaît un second souffle. S’il continue à jouer dans des comédies à gros budget (Astérix aux jeux olypiques), il retrouve Chabrol, tourne dans les films de jeunes réalisateurs (Nicolas Bary, Didier Delaître) et s’aventure dans des genres où l’on ne l’attend pas, comme le film de science-fiction (Babylon A.D). Après une carrière de plus de trente ans, Depardieu prouve qu’il arrive encore à surprendre son public.