JEAN MARC MARINO SUR LE TOUR DE FRANCE

30/06/2012 15:11

 

 
«Je sais que ce n'est pas n'importe quelle course, que ça va être un truc de fou.»/ Photos DDM, Thierry Bordas
«Je sais que ce n'est pas n'importe quelle course, que ça va être un truc de fou.»/ Photos DDM, Thierry Bordas

 

Ce n'est pas un coureur, c'est un soleil. Il brille dans ses yeux, dans son accent, et même sur les trois poils qui ornent son menton, qu'il cultive avec la passion ancestrale des paysans du Lauragais. On l'imagine, le soir, à table, après une journée pourrie, balancer deux ou trois vannes et chasser pour un bon moment les nuages du blues. On le voit aussi se mettre à la planche pour les copains. Sans la moindre arrière-pensée. Avec la générosité de ceux qui savent apprécier à leur juste valeur, les succès de l'équipe, même quand ce sont les autres qui lèvent les bras et passent en photo dans le journal. Après Jacques Esclassan, Christian Chaubet (Toulousain adopé par Castres à l'époque), les frères Jalabert et Cédric Coutouly désormais passé sous les chemisettes impeccables d'ASO, Jean-Marc Marino vient renforcer cette semaine les rangs des Tarnais du Tour de France. On rêve d'une étape pour lui. Installé en Espagne avec Nisa, il va découvrir les projecteurs géants de juillet. « On ne mesure pas assez ce qu'il nous apporte » déclarait Heulot le boss des Saur il y a un an. Pendant trois semaines, il va pouvoir mesurer…

À l'approche du grand départ que ressentez-vous ?

Rien de spécial. Je profite. Je suis avec ma copine, je bois des cafés… Petit à petit, je fais mes sacs, je me prépare. Je prends ces préparatifs comme ceux de n'importe quelle autre course. Maintenant, je sais que ce n'est pas n'importe quelle course, que ça va être un truc de fou, j'en suis conscient mais l'approche est la même.

Quel est votre plus lointain souvenir du Tour de France ?

J'étais petit, je ne me souviens pas très bien, c'était chez moi à Cuq Toulza et je crois que LeMond portait le maillot jaune. Ensuite, avec mon grand frère on était allé exprès à Val Louron le jour où Indurain avait laissé gagner Pantani… euh non, Chiappucci.

Le vélo c'était donc une affaire de famille…

Oui, mon père en avait fait, mon grand frère a couru lui aussi mais je ne peux pas vous raconter, j'étais au bord des routes mais dans le berceau !

C'est votre premier Tour, vous savez exactement quel sera votre rôle ?

Oui, je dois m'occuper de Jérôme Coppel, rester avec lui, l'abriter toute la première semaine. En suite, il y aura des étapes ciblées pour Julien Simon et d'autres encore ou on me demandera d'aller dans les échappées. En fait, c'est comme d'habitude…

Vous arrivez à Liège au top de votre condition ?

Peut-être pas au top mais je suis bien, j'ai pu encore le vérifier dimanche au championnat. J'ai bien travaillé avec les entraîneurs, dans l'étape de montagne de la Route du Sud, ils m'avaient dit de ne pas me mettre à bloc et je m'aperçois aujourd'hui qu'ils avaient raison. À Saint-Amand, j'avais des jambes de feu.

Il y a un an dans des conditions assez similaires, vous restiez sur la touche, c'était une grosse déception…

Oui bien sûr, j'étais déçu mais on m'avait bien expliqué pourquoi je n'avais pas été choisi, ça me paraissait cohérent et j'avais plutôt bien accepté cette décision.

Vous êtes professionnel depuis longtemps déjà, comment jugez-vous votre parcours depuis le Crédit Agricole Espoirs. Certains de vos collègues de l'époque ne sont plus là depuis plusieurs saisons…

C'est vrai. Je suis assez satisfait de mon parcours. Beaucoup de gens ont longtemps pensé que j'étais un petit branleur à cause de mon look, de ma petite barbichette, de mon allure un peu désinvolte, mais j'aime ce métier et je le fais aussi bien que je peux.

C'est aussi pour ça que vous vous êtes installé au bord de la mer, en Catalogne, à Sitges…

Oui, je suis bien là-bas. Pour la météo et l'entraînement c'est super, et on est près de Barcelone d'où je peux rejoindre n'importe quel aéroport.

Un mot sur Stéphane Poulhiès, il ne sera finalement pas du voyage…

C'est dommage, il marchait super et sans sa chute il aurait fait un podium dimanche, j'en suis sûr. Lui, il ne lui manque que d'en claquer une très belle pour changer de statut. C'est comme Julien Simon… À Albi l'autre jour au briefing, Stéphane nous a dit si vous faites ci et ça, c'est sûr, je gagne. Et il a gagné…