MARION JOLLES ET SÉBASTIEN GROSJEAN

06/07/2012 13:18

 

Romain Grosjean et Marion Jollès en piste pour l’amour

Lui, le pilote de F1, elle, la journaliste de télévision: Romain Grosjean et Marion Jollès forment un couple emblématique des sports mécaniques. Ils se sont croisés pour la première fois en 2006 et s'aiment depuis quatre ans. Mercredi, ils se sont mariés au pied du Mont-Blanc, rapporte «Le Dauphiné Libéré». Le mariage s’est déroulé très discrètement dans les salons du Majestic à Chamonix, ville dans laquelle les tourtereaux aiment se ressourcer. Le couple n’a pas souhaité que la presse soit présente. Après l’évènement, ils devaient passer deux jours à Megève, avant que le pilote Lotus retrouve la piste de Silverstone pour le Grand prix de Grande-Bretagne le 8 juillet.


«NOUS PARTAGEONS TOUT»

Le coup de foudre s'est produit durant un reportage, en mai 2008. Alors commence l'idylle entre Romain et Marion. En 2009, Marion devient chargée de couvrir la formule 1. Six mois plus tard, Romain lui aussi fait son entrée dans la discipline reine des sports mécaniques, mais au volant d'un bolide. «Au début, j’ai craint que ce soit un problème d’évoluer dans le même univers. Au final, je n’y vois que des avantages. Nous partageons tout, au même instant. Les bons comme les mauvais moments»,confiait Marion Jollès à Match en mars dernier.

Le couple a même survécu aux turbulences, lorsque la carrière de Romain a connu quelques coups durs en 2009. «Quelques mauvaises langues pensaient que notre couple ne survivrait pas à cet échec. Au contraire, l’épreuve nous a soudés», glissait la journaliste, qui voit en son mari «un surdoué» du volant. Romain, lui, ne cachait pas son désir d'épouser Marion. Lors de sa rencontre avec Paris Match il y a trois mois, il se projetait, sourire aux lèvres: «Le mariage? Très certainement. Un enfant? Un jour sûrement»

 

 

 

Je fais revenir oignons et champignons. J’ajoute mon boudin ­dégraissé et je flambe l’ensemble au cognac, sans oublier persil, sel, poivre, et une pointe de piment de Cayenne. Pour la touche suisse, je prépare ensuite deux roesti dans une poêle chaude pour qu’ils soient grillés à l’extérieur et moelleux à l’intérieur. Et j’enfourne le tout à 160 degrés. Au moment de servir, dans une petite cocotte, je verse ma sauce à base d’échalote, crème, moutarde et vin blanc. C’est prêt ! » Plutôt atypique, ce pilote franco-suisse. Vous venez lui parler de formule 1 et vous repartez avec sa recette du parmentier de boudin noir revisitée. S’il ­entend faire connaître sa cuisine, c’est d’abord par son coup de volant que ce Bocuse des circuits espère gagner le cœur de ses supporters. A moins de 26 ans, le futur chef a déjà connu bien des hauts et quelques bas.

« Quand on m’a appris que Vitaly Petrov me remplaçait chez Renault, j’ai pris mon sac à dos et je suis parti ­retrouver Marion à Paris. Dans mon ­esprit, la formule 1, c’était fini. » Ce 31 janvier 2010, Romain Grosjean ne l’a pas oublié. Après seulement sept courses disputées sous les couleurs du constructeur français, il est débarqué avant d’avoir pu faire toute la démonstration de son talent. « Je l’ai vécu comme une véritable injustice. La F1, c’est un rêve, mais c’est surtout un monde impitoyable. Pendant deux semaines, j’ai eu envie de tout arrêter. » Dans l’affaire, le ­protégé de Flavio Briatore ne perd pas tout puisqu’il prend ses quartiers au ­domicile de sa dulcinée. « Pour noyer ma déception et fêter notre nouvelle ­cohabitation, nous sommes allés dîner dans un restaurant expert en foie gras, mon péché mignon. »

Deux ans plus tard, l’as rayonne au volant de sa Lotus. Et Marion Jollès est toujours à son côté. « Quelques mauvaises langues pensaient que notre ­couple ne survivrait pas à cet échec. Au contraire, l’épreuve nous a soudés. » Plus amoureuse que jamais, la journaliste de TF1, de quatre ans son aînée, ne tarit pas d’éloges sur la nouvelle coqueluche des paddocks : « Romain est un surdoué. Il a gagné dans toutes les catégories ­auxquelles il a participé. J’ai une totale confiance en lui. »


ROMAIN A FAILLI QUITTER LA FORMULE1 POUR LA GASTRONOMIE, SA PASSION

De leur première rencontre, en mars 2006, l’animatrice de « Confessions intimes » conserve un souvenir ému : « C’était à l’occasion d’un trophée de karting organisé en hommage à Mathieu Grosso, un jeune reporter de TF1 trop tôt disparu. » Marion et Romain se retrouvent en 2008 : il dispute sa première saison en GP2 (l’antichambre de la F1), elle travaille pour l’émission « Automoto ». Un jour de mai, tandis qu’il joue les ambassadeurs sur une opération de promotion, elle assure le tournage du reportage. Ainsi débute leur belle histoire. Elle prend une autre saveur l’année suivante lorsque Marion est appelée à couvrir la formule 1, six mois avant que Romain ne prenne part à son premier Grand Prix. « Au début, j’ai craint que ce soit un problème d’évoluer dans le même univers. Au final, je n’y vois que des avantages. Nous partageons tout, au même instant. Les bons comme les mauvais moments », confie celle que les ­pilotes ont élue la « plus jolie fille du ­paddock » en 2010 à l’initiative du quotidien allemand « Bild ». Quand Marion quitte son bureau parisien et Romain son baquet de formule 1, ils aiment se promener à pied dans les rues de la ­capitale, prendre des cours de salsa ou jouer au tennis. « Et lorsqu’il court, dit-elle, je le suis à vélo. C’est moins dur ! »

Ni bimbo ni groupie, contrairement aux créatures fréquentant les stands, la séduisante trentenaire est avant tout journaliste, compétente et passionnée. Initiée à la F1 par Cyrille, son frère aîné, Marion regarde son premier Grand Prix à 11 ans. L’année suivante, la mort accidentelle du pilote brésilien Ayrton Senna sonne comme une révélation : « J’avais son poster dans ma chambre. Mes copines de l’époque collectionnaient plutôt ceux des 2 Be 3. » Férue de littérature, la native de Meaux décroche un bac scientifique avant d’entrer en ­hypokhâgne puis d’enchaîner par un DESS de journalisme bilingue. Ses ­premières collaborations à Eurosport confirment sa vocation. « Je ne serai ­jamais une star du sport, dit-elle. Mais j’ai envie de transmettre des émotions. »

Romain, lui, a choisi d’être au cœur de l’événement. Né à Genève il y a bientôt vingt-six ans, d’un père suisse et d’une mère française, il n’a débuté le sport automobile qu’en 2000. « Mon père, Christian, s’est acheté un kart à 40 ans. Il m’en a également offert un, en me faisant promettre de continuer de bien travailler à l’école. J’ai tenu parole. » Tandis qu’il affole les chronos sur la piste, Romain obtient un bac scientifique, lui aussi, avant de passer deux ans dans une banque privée au bord du Léman en tant qu’assistant gestionnaire portefeuille. « J’allais au bureau à vélo, en costume cravate. Ça me changeait de la combinaison ignifugée. J’y suis retourné jusqu’en août 2009. La dernière fois, c’était au lendemain du Grand Prix d’Europe. »
Vous en connaissez beaucoup, vous, des pilotes de F1 le week-end qui se transforment en banquiers le reste de la semaine ? En voici un mais à la personnalité bien trempée. Le jeune homme a de qui tenir. Fernand Grosjean, son grand-père, fut vice-champion du monde de ski pour la Suisse en 1950. Quant à son arrière-grand-père, Edgar Brandt, ferronnier d’art, il se rendit célèbre en réalisant la tombe du soldat inconnu. Avec un tel pedigree, Romain ne peut pas échouer. Son physique pourrait pourtant laisser augurer le contraire. Frêle en apparence (1,80 mètre pour 65 kilos), il révèle une incroyable endurance. Comme en atteste Jean-Pierre Frizon, le kinésithérapeute qui le suit toute la saison : « Romain a la capacité de se surpasser. Que ce soit à la course à pied, à vélo ou en ski de fond, il n’est jamais rassasié. »


LES AUTRES PILOTES ONT ÉLUMARION “PLUS JOLIE FILLE DU PADDOCK”

S’il excelle en ski et faillit bien faire carrière en bicross, c’est volant en main que l’athlète, à l’acuité visuelle bien ­supérieure à la moyenne (13 sur 10 aux deux yeux), semble touché par la grâce. Fidèle supporter, Eric Boullier, directeur de l’écurie Lotus, voit en lui le premier Français capable de gagner un Grand Prix depuis Olivier Panis, à ­Monaco, en 1996. Preuve de son feeling hors norme, la façon dont il a su réagir après sa première expérience décevante dans la catégorie reine.

Durant ses deux années de purgatoire, Romain s’essaie avec succès à d’autres disciplines. Sur le bitume ou la glace, en monoplace ou en berline, il se montre, à chaque fois, le plus rapide. Quelle que soit la compétition, son pouvoir d’adaptation témoigne d’un sens inné du pilotage. Et c’est presque logiquement qu’une seconde chance s’offre à lui. « C’était le jour de mes 30 ans, ­raconte Marion. Le 8 décembre dernier, on lui a appris qu’il revenait en formule 1. Lui comme moi, on n’y croyait pas. » ­Ironie du sort, il retrouve sa place chez Renault, devenu Lotus entre-temps, et succède… au Russe Petrov, parti pour une autre écurie.

S’il revient plus fort aujourd’hui, Romain le doit à sa détermination, bien sûr, mais aussi… à la cuisine, son autre passion. « Ça m’a pris en 2009, quand Renault m’a demandé de perdre du poids pour tirer le meilleur parti du nouveau système de récupération d’énergie au freinage. Au bout d’un moment, “haricots verts-poulet”, j’en ai eu marre. » Pour améliorer l’ordinaire, Romain élabore des petits plats. Il fait la connaissance d’un restaurateur parisien, Le Père Claude, chez qui il vient régulièrement donner un coup de main. L’élève est doué au point d’envisager très sérieusement une reconversion dans l’art ­culinaire. « Début 2011, quand mon avenir en formule 1 était entre parenthèses, Marion m’a accompagné aux journées portes ouvertes des écoles de cuisine. » Dans l’esprit du pilote, son après-­carrière est tout tracé : « Nous avons l’intention d’ouvrir un hôtel-restaurant. On a déjà trouvé son nom. Mais chut, c’est un secret… »

Des projets, le couple n’en manque pas. « Le mariage ? Très certainement. Un enfant ? Un jour sûrement », livre Romain en souriant. Mais, pour l’instant, le pilote a le regard tourné vers le circuit de l’Albert Park de Melbourne où il tentera, ce week-end, de marquer ses premiers points en F1. Marion, elle, y assurera les interviews sur la grille de départ. Mais celle de son amoureux, c’est un autre journaliste qui s’en chargera. « Je ne voudrais pas qu’on me reproche d’être juge et partie », note-t-elle, toujours aussi professionnelle. Pour autant, n’imaginez pas qu’elle ne s’implique pas. Un jour sur deux, dans leur canapé, les deux amoureux se livrent à des pratiques plutôt originales. « Romain a besoin de faire travailler les muscles de son cou, dit-elle. Alors il met son casque, pose sa tête dans le vide et je lui tire dessus le plus fort possible à l’aide d’un élastique. Par moments, les voisins doivent vraiment se demander ce qu’on fait. »

Dimanche, aura-t-elle le cœur serré lorsque le feu passera au vert ? « Je ne devrais pas le dire, mais j’aurai sans doute de l’appréhension. Même si l’on sait que la sécurité a beaucoup progressé et qu’ils ne sont que 24, triés sur le volet, à pratiquer ce métier dans le monde entier, le risque zéro n’existe pas en formule 1. En 2009, pendant une course à Monaco, j’ai vu Romain s’envoler après avoir heurté la roue arrière d’un adversaire à 224 km/h. Il est sorti indemne du crash, mais, jusqu’à ce qu’il quitte son cockpit, j’ai eu la respiration coupée. » A présent, la vie leur sourit et les deux amants ­paraissent inséparables. Eux en sont convaincus. Surtout depuis que Marie-Hélène, la maman artiste peintre de ­Romain, leur a fait remarquer que le ­prénom de l’un était l’anagramme de l’autre.Point final